Tue 14 May 2019

Rodin m’a dit «  Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu vaincre le temps ». Cette phrase me hante. Elle se répète sans cesse dans ma tête. Savoir que le temps me rattrapera un jour m’empêche d’avancer. Combien faut-il de larmes pour noyer ma peine ? Un chagrin que le temps n’effacera pas. Si aujourd’hui nous ne sommes pas ensemble, quel jour devrons-nous attendre pour l’être ? Je suis en train de délirer.
 
Camille une âme si fragile. Tôt ou tard la vie te donnera ce que tu mérites. Regarde, j’étais comme toi. Personne n’était là pour moi et aujourd’hui c’est toujours la même chose. Réservée, timide devant celui que j’aime, je me pose des questions, mais personne n’a de réponses.

J’ai mal, mais personne ne le voit, personne ne se met à ma place ni même essaye de comprendre mes peines. On me disait « un amour sincère ne se termine jamais. Il connait des virgules, mais jamais de point », visiblement ce n’est pas mon cas. Le plus triste c’est quand la seule personne qui pourrait te consoler est aussi celle qui te fait pleurer. Quand je regarde cette sculpture, c’est moi que je vois à travers elle. Comme une projection d'un futur certain ! Un corps desséché mais pourtant rempli de haine et d’amour. Je me laisse mourir, je ne peux plus vivre comme ça.

Ma belle, je ressens tes peines et je comprends pourquoi des larmes coulent sur tes joues. Ton mal-être te ronge et te détruit. Les secondes passent, mais lui, il ne passe pas. Celui que tu aimes est la glace et tu es le feu. Il est si fort, tu es en détresse. Tu perds la raison. Tu as la haine d’amour, tu es folle de lui. Faut pas que tu paniques, que tu t’isoles, ne déprime pas. Cette faiblesse deviendra plus tard une force. Crois-moi. N’abandonne pas. Ne laisse pas cette folie te détruire.

Je n’ai pas le choix : si ce n’est pas moi qui me tue maintenant, c’est la vie qui me tuera demain…

Texte de Coralie, Nina & Justine dans le cadre des Folies Littéraires 2019